Le jeudi 8 juin, la cinquantaine d’ouvriers du nettoyage de la
chaîne A330 se sont mis en grève pour que leur nouvel employeur, la
société ONET, respecte un accord salarial obtenu l’année précédente par
une grève de quatre jours contre l’ancien employeur la société TFN. Cet
accord requalifiait les salariés de la chaîne A330 et donc augmentait
leur salaire.
Il faut dire que tous les trois ans, Airbus
lance un nouvel appel d’offres auprès de tous ses fournisseurs. Cette
fois, c’est la société ONET, numéro un du nettoyage, qui a remporté le
contrat en faisant une offre de moins 20 % par rapport à son concurrent
TFN. Bien évidemment, la direction d’ONET pensait maintenir ses marges
sur le dos des salariés.
Suppression des tickets restaurant,
non-attribution d’une prime conventionnelle et non-respect de l’accord
« TFN »... La pilule était un peu grosse et les nettoyeurs ne l’ont pas
avalée. Ils ont fait grève pendant sept jours et on tenu bon malgré les
pressions de toute sorte, en particulier la menace d’un licenciement
collectif qui n’a fait que renforcer leur détermination. La direction
d’ONET n’a pas lésiné sur les moyens pour casser la grève en employant
des intérimaires non formés dans les réservoirs avions, allant jusqu’à
faire venir des salariés de Carcassonne, distante d’une centaine de
kilomètres.
Au bout d’une semaine, la victoire...
Le
dernier jour de la grève, avec l’aide de militants CGT d’Airbus, les
grévistes ont tenté de nouer des contacts avec les autres salariés ONET
des chaînes A380 et A320. L’idée que l’extension du mouvement aux autres
chaînes était la seule perspective a commencé à faire son chemin. Au
bout d’une semaine, la grève a aussi commencé à faire sentir ses effets,
les avions sortant de la chaîne avec beaucoup, beaucoup, de retouches
et de travaux à reprendre entièrement.
Après pas mal de manœuvres,
la direction d’ONET a fini par accorder la prime conventionnelle de
109 euros brut par mois et une prime exceptionnelle de 600 euros
correspondant aux heures de grève. Même s’ils n’ont pas obtenu la
reconnaissance de l’accord « TFN », c’est-à-dire leur requalification,
les nettoyeurs ont aussi obtenu une prime de panier équivalente au
ticket restaurant qu’ils avaient chez TFN et la prime conventionnelle.
C’est
donc une victoire contre leur direction et celle d’Airbus, qui
sous-traite au moins offrant... et prétend ensuite ne pas vouloir
s’ingérer dans les affaires des sociétés sous-traitantes.
Correspondant
Vendredi 30 juin 2017
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