Plus que jamais, au moment où la triple crise économique, sociale et écologique s'approfondit et s'accélère, notre but est de rassembler toutes les forces qui veulent sortir de l'ère du profit, rompre avec le capitalisme, pour ouvrir la voie à une société inédite, démocratique et égalitaire, féministe et écologiste.
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Faisons grandir le mouvement ! Construisons ensemble le NPA !
On ne nous empêchera pas de manifester face à ce gouvernement
Crédit Photo: Photothèque Rouge / Martin Noda
Le
5 janvier a vu le retour d’une mobilisation de premier plan, qui garde
les caractéristiques fondamentales de la première séquence du mouvement.
À nous de l’aider à franchir un cap, sur la base du bilan de la
première phase.
On conserve ainsi un mouvement très important
sans être massif, qui garde un soutien majoritaire dans l’opinion, qui
révèle la colère des couches populaires contre le pouvoir et contre le
coût de la vie. La mobilisation sera encore plus forte samedi
12 janvier, car cette journée s’appuiera sur le succès du 5 janvier. Les
manifestations des femmes Gilets jaunes ont constitué, malgré les
préjugés véhiculés dans beaucoup d’endroits, une nouvelle dimension du
mouvement.
La mobilisation continue donc, et le rôle des
révolutionnaires est de s’y investir, de la construire, malgré ses
imperfections, ses difficultés, qui sont celles de toute mobilisation
qui part d’une colère et se construit à l’écart du mouvement ouvrier
organisé.
La crise n’est pas finie
Le
pouvoir se plaint d’avoir négligé lui-même les « corps intermédiaires ».
Il veut dire qu’il n’a plus de relais dans les larges masses. La
réussite de Macron a été d’unifier les différents secteurs de la
bourgeoisie, sans masque. Mais cela s’est fait au détriment du système
de relations, de dialogue, de compromis, qui dominait entre les classes
dominantes et les couches sociales intermédiaires, les notables, les
organisations politiques et syndicales, les travailleurEs intégréEs
d’une façon ou d’une autre au système, sur le plan matériel ou
idéologique, et qui contribuaient à encadrer le monde du travail. Ce
verrou a en bonne partie sauté et le masque social et démocratique de la
5e République est réduit à sa plus simple expression.
La
crise de représentation politique que nous avions analysée au moment de
la dernière élection présidentielle n’est pas résolue ; au contraire,
elle s’approfondit. Et ressortent sans filtre et sans fard aspirations
démocratiques et exigences de partage des richesses de la part des
classes populaires.
La politique de la matraque comme seul retour
La
répression est l’inévitable réponse d’un gouvernement déconnecté des
masses. Il est incapable d’une réponse politique au mouvement, à
l’instar de ce que De Gaulle avait fait, dans un premier temps en 1968 ;
il n’a pas les relais dans le mouvement ouvrier pour appeler au calme.
Il en est incapable, ne s’y croit pas contraint, et ne peut pas céder,
au risque de réduire encore sa base sociale. Sur quoi, en outre,
céderait-il face à un mouvement multiforme, sans revendication nette ?
Difficile par ailleurs de négocier un compromis puisque le mouvement n’a
pas de direction…
La répression lui paraît ainsi la seule issue
contre un mouvement qu’il analyse comme celui de classes dangereuses,
même si elles n’ont pas cette fois le visage des jeunes des quartiers
populaires.
Contre les Gilets jaunes, le pouvoir utilise les mêmes
méthodes que contre ces derniers : faire intervenir violemment les
flics, garder à vue, condamner avec notamment 3 747 condamnations,
216 incarcérations, plus de 1 600 blesséEs, une dizaine de mortEs dans
le sillage de la mobilisation, des dizaines de milliers de personnes
gazées. Le 12 janvier, il promet le retour des 80 000 policiers et
gendarmes et des blindés.
La promesse d’une nouvelle loi
anticasseurs, qui vise à condamner des manifestantEs n’ayant absolument
rien fait, s’inscrit dans la logique répressive bourgeoise que Darmanin a
remis sur le tapis : « Dans un État républicain, le monopole de la
violence légitime, c’est celle des policiers et des gendarmes. Dans une
démocratie, dans une République, ce n’est pas l’anarchie, ce n’est pas
la chienlit.»
« Nous sommes touTEs des Gilets jaunes »
Beaucoup
de militantEs hésitent à se plonger dans le mouvement, à rejoindre les
blocages, pour de nombreuses raisons. Mais ce mouvement, qui porte des
aspirations démocratiques et lutte contre la vie chère, nous qui avons
du mal à boucler nos fins de mois et qui ne pesons pas sur les décisions
démocratiques, nous y avons toute notre place. SalariéEs, chômeurEs,
retraitéEs… cette mobilisation qui bloque pour informer et être visible
est bien la nôtre.
Les militantEs expérimentéEs savent, que, dans
un mouvement, pour gagner, il y a des éléments indispensables –
auto-organisation, clarté des objectifs, grèves, manifestations de masse
–, mais que bien rares sont les mobilisations qui les combinent toutes
d’entrée. C’est dans le mouvement, dans l’action, que l’expérience amène
à la prise de conscience de ces moyens incontournables, et par la
parole des militantEs qui les ont expérimentés.
Il faut une grève générale pour les salaires et contre Macron
Dans
le reflux de la période des fêtes, le Référendum d’initiative citoyenne
est apparu comme un porte de sortie pour une partie du mouvement, sous
pression des forces institutionnelles. Mais, aujourd’hui, il faut
proposer une réponse politique qui corresponde aux enjeux de la
mobilisation. Une grève générale qui bloque l’économie, au cœur de
l’activité industrielle, économique et de la création des profits
patronaux, pour une augmentation des salaires et contre Macron,
permettrait de faire entrer la mobilisation sur les lieux de travail, de
construire le rapport de forces maximal et de fixer un objectif
politique au mouvement. Les directions syndicales ne font pas un pas
dans cette direction, nous devons donc nous atteler à exercer une
pression à l’intérieur de nos organisations.
La question qui reste
sous-tendue par la mobilisation est, par la question du pouvoir
d’achat, le rapport entre le capital et le travail et, par le rejet de
Macron, la nécessité d’une démocratie pleine et entière, c’est-à-dire
d’imposer les choix des classes populaires aux capitalistes, en imposant
des mesures démocratiques comme la limitation du salaire des élus, la
révocabilité, la proportionnelle intégrale et le contrôle de la
production par celles et ceux qui la réalisent.
Antoine Larrache
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